CARNETS NOTES & LECTURES

Animaux sauvages d’Amérique du Nord

Après avoir perdu sa vaste collection d’insectes dans l’incendie de Chicago en 1871, le jeune Edward W. Nelson se tourne vers l’ornithologie puis est envoyé en Alaska par l’armée pour y étudier la flore, la faune et le peuplement, dont il rapporte des études éthologiques et ethnologiques. Après une expédition dans la vallée de la Mort où il observe de près oiseaux et mammifères, il s’installe au Mexique pendant quatorze ans tout en travaillant pour le Bureau of Biological Survey. Ses vastes recherches et son nom sont désormais associés à un mouflon canadien (Ovis candensis nelsoni), un passereau bruant (Ammodramus nelsoni), un serpent laitier (Lampropeltis triangulum nelsoni), dix rongeurs, trois lézards et une tortue. Quant aux illustrations de ces « études intimes de créatures petites et grandes », éditées par la prestigieuse National Geographical Society, elles sont signées du peintre et ornithologue Louis Agassiz Fuertes  (1874-1927) et du naturaliste et artiste animalier Ernest Thompson Seton (1860-1946).

Fleurs des Alpes

Fils de pasteur, brillant étudiant en botanique puis en médecine, Somerville Hastings exerce la chirurgie ORL dans divers établissements londoniens et visite régulièrement des cliniques spécialisées en France et en Suisse, ce qui lui permet de peaufiner ses compétences de laryngologue et d’assouvir sa passion informée pour la photographie de la flore. Entre 1906 et 1908, il publie trois volumes sur l’entretien domestique des fleurs sauvages, des plantes alpines et des champignons vénéneux (Toadstools at Home) avant de livrer ces subtiles  Fleurs d’été des Hautes Alpes , une quarantaine de planches en couleurs réalisées dans l’Oberland bernois, minutieusement commentées et légendées en anglais, allemand et français. Cofondateur de la Socialist Medical Association, il est l’un des initiateurs du service public de santé britannique.

Oiseaux de l’Himalaya

D’abord jardinier dans les jardins royaux de Windsor, John Gould est ensuite engagé par la Zoological Society of London où il reçoit en 1830 un lot d’oiseaux venus de l’Himalaya. S’entourant pour les textes du zoologue Nicholas Aylward Vigors (1785-1840) et confiant ses croquis à sa jeune épouse Elizabeth, talentueuse aquarelliste et lithographe parfois épaulée par l’illustrateur et poète Edward Lear (1812-1888), il publie à compte d’auteur Une centaine d’oiseaux des montagnes himalayennes. Le succès instantané l’encourage à multiplier les études qui aboutissent aux 5 volumes de Birds of Europe en 1837, année où cet amateur de colibris identifie les « pinsons de Darwin », passereaux rapportés du second voyage de Charles Darwin sur le Beagle.

Tour d’horizon du
Mont-Blanc

Le polytechnicien Paul Helbronner préfère de loin les sommets alpins aux aciéries lorraines où il travaille un temps. Alpiniste confirmé — il a escaladé le mont Blanc à 20 ans — et topographe émérite, il accomplit à partir de 1903, quasiment à lui seul, une œuvre titanesque qui s’étalera jusqu’en 1928 : trianguler l’ensemble des Alpes françaises et en établir des cartes enfin précises à grande échelle. Grimpeur inlassable réalisant pas moins de 22 campagnes, il occupe ou vise avec son compas et son théodolite 8 500 points de géodésie à partir de plus de 1 800 stations, sur plus de 18 000 km², remplit des carnets d’observation, prend plus de 15 000 clichés et en tire d’admirables aquarelles qui ornent deux albums de panoramas accompagnant les 12 volumes de sa Description géométrique détaillée. Membre de l’Académie des sciences où il caricature volontiers ses collègues, il verra la photographie aérienne éclipser ses travaux géodésiques. Mais ni sa passion ni son talent.

Voyage au pôle Sud

Ces planches représentant des espèces, dont une bonne part inconnues, jusque-là sont tirées d’un ouvrage en 23 volumes de textes et 6 volumes de planches publiés de 1841 à 1854 au retour de l’expédition que Jules Dumont d’Urville (1790-1842), « inventeur » de la Vénus de Milo et déjà explorateur de l’Océanie, a mené dans les mers australes sur la corvette l’Astrolabe. Avec Charles Hector Jacquinot (1796-1879) qui commandait la Zélée, il a pris pied en janvier 1840 au 67e de latitude sur ce qu’il baptise Terre Adélie, d’après le prénom de sa femme — elle disparaît avec lui et leur fils deux ans plus tard dans la catastrophe ferroviaire de Meudon. Les artistes les plus souvents signataires sont Jacques-Christophe Werner (1798-1856), peintre du Museum d’histoire naturelle, et le mystérieux Henry Borromée (1801-1881) qui a « dirigé » ces illustrations avait illustré les dix volumes de l’expédition autour du monde de la corvette la Bonite en 1836-37.

Zoologica Danica

Ces magnifiques planches sont tirées des deux premiers volumes (Mammifères et Poissons) d’un ouvrage qui en comportait huit, publiés à Copenhague à compter de 1878 sur une période de plus de vingt ans. L’initiateur en était Jørgen Christian Schiødte (1815-1884), l’un des plus importants zoologues danois du XIXe siècle, pionnier des études sur les arthropodes et directeur du Naturhistorisk Tidsskrift (Journal d’histoire naturelle), relayé par son ancien élève Hans Jacob Hansen (1855-1936), zoologue et carcinologue (spécialiste des crustacés). Se sont joints à eux pour ces deux premiers opus Peter Tauber (1832-1892), zoologue spécialiste des mammifères et Adolf Severin Jensen (1866-1953), ichtyologiste et malacologue (spécialiste des mollusques). Les uns et les autres se sont appuyés sur de nombreuses expéditions scientifiques, dont la plus célèbre est celle du croiseur Ingolf (1895-1896), financée par la monarchie danoise dont le territoire englobait alors le Groenland, l’Islande et les îles Féroé.

Passage du Nord-Ouest

A Voyage of Discovery, Made Under the Orders of the Admiralty, in His Majesty’s Ships Isabella and Alexander, for the Purpose of Exploring Baffin’s Bay, and Inquiring into the Probability of a North-West Passage a été publié en 1819. En 1818, l’Écossais John Ross (1777-1856) a quitté Londres avec deux bateaux renforcés et chargés de vivres (dont 1,5 t de citrons) et de cadeaux pour les « montagnards arctiques » (dont 40 parapluies), à la recherche du passage mythique du Nord-Ouest entre l’Atlantique et le Pacifique. Arrivé dans la baie de Baffin à 74° Nord, il s’engage dans le détroit de Lancaster qui aurait pu lui ouvrir la voie, mais le confondant avec  une baie fermée par des montagnes, mirage qu’il baptise Crocker Mountains, il fait demi-tour contre l’avis de son lieutenant John Parry, qui découvre le passage (le canal de Parry) en 1829. S’il s’avère un échec, ce voyage permet au futur contre-amiral Ross et à ses officiers d’exercer leurs talents picturaux, sous forme d’aquatintes et d’eaux-fortes, dans un journal de bord bourré d’informations de toutes natures qui sert de modèle aux futures expéditions britanniques.

Erebus et Terror

Ces animaux de l’extrême Sud ont été peints par Walter Hood Fitch (1817-1892), illustrateur et auteur de plus de 10 000 lithographies, pour le compte du botaniste et naturaliste Joseph Dalton Hooker (1817-1911). Assistant chirurgien lors de l’aventureuse expédition de trois ans menée par l’explorateur polaire James Clark Ross (1800-1862) à bord de deux bombardes renforcées de la Royal Navy, Erebus (du grec Érebos, dieu des ténèbres) et Terror, qui ne survivent pas à l’expédition suivante, Hooker publie à partir de 1843 quatre monographies botaniques et une zoologique répertoriant plus de 3 000 espèces de Nouvelle-Zélande, de Tasmanie et de l’Antarctique et illustrées de 530 planches en couleurs signées Fitch. Cet immense travail, adoubé en son temps par Charles Darwin (1809-1882), est considéré comme l’un des ouvrages pionniers de la biogéographie.

Oiseaux et fleurs du Japon

Ohara Koson Ce carnet présente une sélection d’estampes d’oiseaux et de fleurs entre terre et eau de l’artiste japonais Ohara Koson (1877-1845). La plupart ont été éditées par Watanabe Shosaburo, force motrice du mouvement shin-hanga (« renouveau pictural »), dont Koson fut l’un des principaux représentants. Inspirés par les impressionnistes, les artistes du mouvement shin-hanga intègrent des éléments occidentaux comme les jeux de lumière et l’expression personnelle. Exécutés avec une remarquable précision, les plumages des oiseaux et la flore de Koson sont soulignés par des fonds veloutés qui suggèrent une atmosphère paisible.

Algues japonaises

Ce carnet présente un ensemble de planches du botaniste et pédagogue japonais Kintarō Okamura, issues de son ouvrage Icons of Japanese Algae. Publiés entre 1907 et 1942, il regroupe quatre volumes rédigé à la fois en anglais et en japonais, qui offrent une synthèse de ses recherches sur les algues de son pays. Elles sont accompagnés d’illustrations naturalistes monochromes, le plus souvent dans des teintes rouges-rosées. Par la précision de son trait et la finesse de ses observations, Kintarō Okamura est considéré, avec Kichisaburo Yendo, comme le fondateur des études phycologiques au Japon.

Oiseaux de Nouvelle-Guinée

Ce carnet présente un ensemble de planches du naturaliste et illustrateur anglais John Gould, issues du colossal The Birds of New Guinea and adjacent Papuan Islands including many new species recently discovered in Australia. Publiés entre 1875 et 1888, ses cinq volumes offrent une synthèse des recherches effectuées par John Gould lors de ses derniers voyages à la fin de sa vie. Chacune des 320 planches donne à admirer le plumage chatoyant des oiseaux dans leur environnement naturel et sont accompagnées de textes présentant aussi bien les circonstances des découvertes que l’identification des oiseaux, dont les plus remarquablement exécutés restent les étincelants paradisiers.

Fleurs, fruits et feuillages de Java

Ce carnet présente une sélection de planches de l’artiste néerlandaise Berthe Hoola van Nooten issues de son ouvrage Fleurs, Fruits et Feuillages, choisis de l’île Java : peints d’après nature (1863). Arrivée sur l’île dans le contexte colonial des Indes Orientales néerlandaises, l’artiste y réalise des illustrations de la flore locale, guidée par le naturaliste javanais Radhen Salikin et par les exemples des pionnières Maria Sibylla Merian et Elizabeth Blackwell. Restitués avec une clarté et une précision remarquables, les fleurs, fruits et feuillages de Berthe van Nooten rendent justice à la luxuriance des formes et des couleurs tro-picales, mises en valeur par les chromolithographies de Pieter de Pannemaecker, imprimeur et peintre à Gand.

Grenouilles, iris et nénuphars

Ce carnet reproduit quelques estampes du peintre et graveur Charles-Louis Houdard (1855-1931), célèbre en son temps pour ses paysages maritimes, fleurs et animaux traités dans le style « japonesque » très en vogue à la fin du XIXe siècle.

Illustrations par des artistes japonais des fables de La Fontaine

Ce carnet présente des illustrations tirées des deux tomes des Fables de Jean de La Fontaine coordonnés par Pierre Barboutau (1862-1916), éditeur, collectionneur et fin connaisseur du Japon. Pour ce faire, il a réuni la fine fleur de l’estampe tokyoïte : Kajita Hanko (1870-1919), Kanō Tomonobu (1843-1912), Okakura Shûsui (1868-1950), Kawanabe Kyôsui (1868-1935), fille du successeur de Hokusai, et Eda Sadahiko. Les fables qu’ils ont eux-mêmes choisies sont adaptées à la réalité locale (paysages, guerriers, marchands, dieux shintô) et réalisées selon la technique de l’ukiyo-e.

Ornements du Japon

Oiseaux d’Europe

Ce carnet présente quelques planches du 4e tome de The Birds of Europe, consacré aux gallinacés et aux échassiers. Son auteur John Gould (1804-1881) était taxidermiste, restaurateur et conservateur à la Zoological Society of London et proche des plus grands naturalistes britanniques. Les lithographies ont été réalisées par sa femme, Elizabeth Coxen Gould (1804-1841) et par Edward Lear (1812-1888), poète, musicien, ornithologue et l’un des meilleurs peintres d’histoire naturelle du XIXe siècle.

Métamorphose des papillons

Ce carnet présente une planche de la grande naturaliste et peintre Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717). Tirée de la Métamorphose des insectes du Surinam (1705), chef-d’œuvre de l’illustration entomologique et botanique, elle montre des morphos bleus (Morpho menelaus) sur une grenade. Par la précision de son trait et de son observation, l’exploratrice et illustratrice, qui a vécu entre l’Allemagne et les Pays-Bas et voyagé en solitaire au Surinam, a marqué l’histoire naturelle comme le feront après elle Buffon ou Audubon.

Fougères et herbacées

Ce carnet contient des dessins de fougères et de graminées réalisés par Anne Pratt (1806-1893), pour un album en six volumes couvrant plus de 1 500 espèces publié entre 1855 et 1873, The Flowering Plants. Grasses, Sedges, and Ferns of Great Britain and their Allies the Club Mosses, Pepperworts and Horsetails. L’Illustratrice botanique et ornithologique, célèbre depuis Wild Flowers of the Year (1852), est très lue par la reine Victoria mais critiquée dans les milieux scientifiques, ce qui n’empêchera pas ses planches de faire référence cent ans plus tard.

Champignons des Midlands

Ce carnet reproduit des aquarelles de champignons réalisées par la mycologue autodidacte M. F. Lewis, dont nous ne savons à peu près rien. Ils sont tirés de Fungi Collected in Shropshire and Other Neighborhoods (3 volumes, 1860-1902), un recueil d’une centaine de feuilles présentant l’immense variété de spécimens de sa région anglaise des West Midlands, identifiés, répertoriés et représentés avec autant d’art que de précision scientifique.

Norfolk Broads

Ce carnet présente quelques-unes des photographies publiées en 1886 dans Life and Landscape on the Norfolk Broads par Peter Henry Emerson (1856-1936), chirurgien, photographe et écrivain anglo-américain. Apologiste de la photographie « naturaliste », il la met en œuvre en documentant la vie dans les Broads, réseau de rivières et de lacs à l’est de l’Angleterre. Entre reportage social et poses organisées, il capte l’harmonie paisible des travailleurs et du paysage et recrée l’atmosphère des marais en douces gradations tonales.

Plantes potagères

Depuis 1778 et son premier catalogue, la maison Vilmorin-Andrieux a publié d’extraordinaires Albums pour lesquels elle emploie une quinzaine de peintres formés au dessin naturaliste au Jardin des Plantes. Édité entre 1851 et 1861, ce grand in-folio de 28 planches de fleurs rustiques, légumes et plantes fourragères est le fruit du trait fin et précis de l’aquarelliste Élisa-Honorine Champin (1807-1871), secondée par Joséphine Coutance.

Dessins de fleurs

Ce recueil de 22 gouaches sur vélin de fleurs est l’œuvre de Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780), peintre attachée au Jardin royal des plantes médicinales sous les règnes de Louis XV et Louis XVI. Amie de Carl von Linné et de Bernard de Jussieu, protégée par la marquise de Pompadour, elle suscita l’admiration de Jean-Jacques Rousseau, pour qui « la nature donnait l’existence aux plantes, mais mademoiselle Basseporte la leur conservait ».

Curiosités de la mer

Ce carnet présente une sélection d’illustrations issues de l’Histoire naturelle des plus rares espèces de la mer des Indes dans lesquelles poissons, écrevisses et crabes rivalisent de chamarrure et d’étrangeté au gré d’une vingtaine de planches naturalistes.

Astrolabe

Au fil d’illustrations de pirogues océaniennes, de paysages insulaires et de coquillages du Pacifique, ce carnet propose d’embarquer à bord de l’Astrolabe pour un long périple à travers les océans : depuis Toulon jusqu’en Terre Adélie, en passant par la Nouvelle-Guinée, l’archipel des Carolines et Vanikoro, il suit le voyage de Jules Dumont d’Urville et les découvertes qui le jalonnèrent.

Corail

Ce carnet en forme de plongée sous-marine est dédié aux illustrations envoûtantes de l’ouvrage de J. Lamouroux intitulé De l’ordre des polypiers : les coraux y sont représentés dans toute leur diversité et leur élégance étrange, à la croisée de l’animal, du végétal et du minéral.

Oiseaux de paradis

Les oiseaux de paradis, leur bigarrure, la curiosité de leur plumage et de leur morphologie sont le sujet de ce carnet dans lequel sont éditées les délicates planches illustratives de l’Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des épimaques, ouvrage majeur du naturaliste et voyageur français R. P. Lesson.

Montgolfières

Ce carnet est consacré à diverses collections de passionnés d’aéronautique. Les montgolfières y apparaissent sous toutes leurs formes : photographies et gravures, illustrations commerciales et dessins techniques, exploits historiques, échecs dramatiques et hommages aux pionniers.

Carnet de vols

Comptes-rendus de vols historiques, correspondances d’aviateurs et d’aviatrices (Mermoz, Saint-Exupéry, Henri Guillaumet, Adrienne Bolland, Hélène Boucher), journaux de voyages aériens, ce carnet rassemble des témoignages exceptionnels de l’aventure aéronautique, dont plusieurs contenus exclusifs (premiers vols Paris-New York, lettres d’Amelia Earhart.)