LA BIBLIOTHÈQUE ILLUSTRÉE

Histoire d’un ruisseau

Élisée Reclus

Illustrations : Clément Vuillier
Préface : Bérengère Cournut

Dans Histoire d’un ruisseau, publié en 1869, Élisée Reclus fait bien plus qu’un ouvrage didactique de géographie sociale, incluant la dimension humaine dans l’analyse géographique. Au fil des vingt chapitres, partant de la source pour atteindre le cycle de l’eau, il multiplie les regards sur l’eau : description des reliefs, des formes du cours d’eau, des activités humaines, observation naturaliste, réflexion philosophique et politique… À la descente en altitude correspond une montée en généralité, et l’ouvrage s’achève sur une vision utopique englobant le devenir monde et l’avenir de l’humanité.

Géographe et anarchiste français, Élisée Reclus (1830-1905) a laissé derrière lui une œuvre littéraire et scientifique d’une grande puissance et d’une grande modernité qui ne fait pas la séparation entre l’humanité et la nature et encourage leur coexistence harmonieuse. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent La Nouvelle Géographie universelle, une encyclopédie géographique en 19 volumes, et L’Homme et la Terre.

Bérengère Cournut, née à Asnières, aime explorer des terrains littéraires oniriques. Publiée aux éditions du Tripode, elle a notamment écrit De pierre et d’os (2019) sur une jeune Inuit, Élise sur les chemins (2021) – roman largement inspiré de la vie d’Elisée Reclus où elle mêle réel et fantastique –, Zizi Cabane (2022), et La Salamandre (2023).

Grandi dans les Hautes-Pyrénées, l’auteur et dessinateur de livres illustrés a fait des études à l’école Estienne et aux Arts décoratifs de Strasbourg avant de s’installer à Paris et d’y fonder le collectif 3 fois par jour. Ses images minutieuses et grouillantes de détails entraînent le lecteur dans un univers onirique et singulier. Clément Vuillier collabore avec Reliefs depuis les premiers numéros de la revue.

Promenade en hiver

Henry David Thoreau

Illustrations : Clément Thoby
Préface et traduction : Thomas Constantinesco

Henry David Thoreau publie « Une promenade en hiver » en 1843 dans The Dial, deux ans avant son installation près de l’étang de Walden, en mars 1845. Dans cet essai, on retrouve en germe ce qui fera toute la force de Walden : la description attentive et minutieuse de la nature et de ses habitants, ainsi que la réflexion sur la place de l’homme dans un environnement qui est à la fois son miroir, sa source vitale et son foyer.

Homme de lettres, philosophe, naturaliste et écologiste américain, Henry David Thoreau (1817-1862) est l’un des principaux représentants du transcendantalisme, premier courant philosophique et littéraire proprement nord-américain. Pionnier du nature writing avec sa prose dense et noueuse, Thoreau était bon connaisseur des sciences naturelles : adepte de la théorie de l’évolution de Darwin de la première heure, il a beaucoup fréquenté et observé la nature, et a milité pour la préservation de l’environnement. Il est également un penseur contestataire, qui a fait de l’oisiveté une vertu créatrice, et a posé les jalons de la désobéissance civile.

Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’anglais et professeur de littérature américaine à Sorbonne Université, Thomas Constantinesco est spécialiste de la littérature américaine du XIXe siècle, des relations entre littérature, philosophie et histoire et des humanités médicales. Auteur de Ralph Waldo Emerson : l’Amérique à l’essai (Rue d’Ulm, 2012) et de plusieurs articles et chapitres d’ouvrage sur les Transcendantalistes (dont Thoreau), il est également traducteur.

Illustrateur nantais, utilisant essentiellement le crayon de couleur et le pastel à l’huile, Clément Thoby a étudié aux Arts appliqués et à l’école Estienne à Paris, avant d’entrer à l’École des métiers du cinéma d’animation à Angoulême. Inspiré par Félix Vallotton et l’art des studios Ghibli, il favorise les couleurs percutantes dans des atmosphères étranges et paisibles. En 2024, il a illustré les numéros #19 SOURCES et #20 DELTAS de la revue Reliefs.

Un herbier

George Sand

Illustrations : Louise Collet
Préface : Martine Reid

Deuxième des deux « Lettres d’un Voyageur à propos de Botanique » parues dans la Revue des Deux Mondes, cette lettre de George Sand datée du 20 avril 1868 explique à Juliette Lamber sa conception et son usage de son « fagot ». Les définitions successives de l’herbier qu’elle propose dessinent un rapport sensuel et affectif à la nature.

Aurore Dupin (1804-1876), née à Paris, a été éduquée à Nohant. En 1833, elle co-écrit Rose et Blanche avec Jules Sandeau, sous le pseudonyme de J. Sand. Dès le titre suivant, elle signe George Sand. Cette idéaliste socialiste, romantique, mystique et régionaliste, qui possède, contrairement au modèle imposé aux femmes, une grande connaissance des sciences naturelles (médecine, botanique, géologie, entomologie) est aussi la seule femme du XIXe siècle à avoir vécu de sa plume.

Professeure émérite de langue et littérature françaises à l’université de Lille, spécialiste de la littérature du XIXe siècle et de l’histoire et de la place des femmes en littérature, Martine Reid a récemment dirigé Femmes et littérature. Une histoire culturelle (Gallimard, 2020). Elle a consacré plusieurs ouvrages à George Sand, dont Signer Sand. L’œuvre et le nom (Belin, 2003) et George Sand (Gallimard, 2013).

Diplômée de l’École Boulle, de l’ENSAD (Paris) et de la Kyoto City University of Arts, Louise Collet est influencée par la littérature contemporaine et la peinture traditionnelle japonaise. Elle développe un travail inspiré par l’observation du réel, et notamment de la relation de l’humanité avec son quotidien et son environnement. Sa pratique, qui accorde au non-spectaculaire une place importante, se nourrit de minutie et de concentration.

La forêt de Fontainebleau

George Sand

Illustrations : Louise Collet
Préface : Patrick Scheyder

La forêt de Fontainebleau, écrit le 6 novembre 1872, est un texte de soutien de George Sand à une pétition du comité de protection artistique de la forêt de Fontainebleau appelant à l’« assimil[er] aux monuments nationaux et historiques ». Refusant l’élitisme des nantis, des artistes et des penseurs (la nature « a sa révélation particulière pour chaque individu »), George Sand insiste sur l’universalité du besoin de nature. Elle poursuit ainsi le combat des peintres de l’école de Barbizon, menés par Théodore Rousseau, offrant un exemple de désobéissance civile avant la lettre.

Née Aurore Dupin, dotée d’une grande connaissance des sciences naturelles, George Sand est la seule femme du XIXe siècle à avoir vécu de sa plume.

Pianiste et compositeur, Patrick Scheyder est aussi l’auteur d’essais d’écologie culturelle, dont Des arbres à défendre, retraçant le combat de George Sand et Théodore Rousseau pour sauver la forêt de Fontainebleau. Pour réparer la relation des hommes au monde, il crée des spectacles musicaux en pleine nature, lors desquels sont lus des textes écologistes méconnus.

Influencée par la peinture traditionnelle japonaise, Louise Collet développe un travail inspiré par l’observation de la relation de l’humanité avec son environnement.

Walden ou la vie dans les bois

Henry David Thoreau

Illustrations : Clément Thoby
Préface : Sandra Laugier

Walden ou la vie dans les bois relate le séjour de deux ans d’Henry David Thoreau au bord de l’étang de Walden, près de Concord, dans le Massachussetts. Tout à la fois essai, roman, autobiographie et pamphlet, ce texte interroge les conditions et les modalités de l’expérience du monde. L’auteur pose les conditions matérielles d’un itinéraire spirituel et philosophique marqué par le transcendantalisme. La recherche de sens s’opère donc dans l’usage et l’expérience.

Homme de lettres et écologiste américain, Henry David Thoreau (1817-1862) est l’un des principaux représentants du transcendantalisme.

Philosophe française, professeure à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre senior de l’Institut universitaire de France, Sandra Laugier travaille sur la philosophie du langage et la logique (Quine et Wittgenstein), la philosophie morale (notamment l’éthique du care), la philosophie politique (démocratie radicale et désobéissance civile) et les gender studies. Elle a participé à l’introduction de l’étude du transcendantalisme en France.

Illustrateur utilisant essentiellement le crayon de couleur et le pastel, Clément Thoby favorise les couleurs percutantes dans des atmosphères étranges et paisibles.

À mon frère le paysan

Élisée Reclus

Illustrations : Clément Vuillier
Préface : Johann Chapoutot

Brochure « à lire et faire circuler » du groupe de propagande communiste-anarchiste publiée en 1899 par le journal anarchiste Les Temps nouveaux, À mon frère le paysan est un cri de colère et d’alarme du géographe Élisée Reclus. Après avoir dénoncé la propriété des héritiers et des spéculateurs, il invoque le droit de tous à la terre, s’opposant à son « exploitation scientifique », qui ne se préoccupe que du profit immédiat. Et conclut, en humaniste utopiste, par un appel à la solidarité, à l’amour de la terre et de l’autre. Un manifeste visionnaire aux échos contemporains : « On vous prendra le champ et la récolte, on vous prendra vous-mêmes, on vous attachera à quelque machine de fer, fumante et stridente ».

Grand géographe, théoricien et praticien de l’anarchie, Élisée Reclus (1830-1905) a composé une œuvre littéraire et scientifique d’une étonnante modernité, dans laquelle il rend compte par des descriptions informées et poétiques de toute la richesse des milieux naturels. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent La Nouvelle Géographie universelle, encyclopédie géographique en 19 volumes, L’Homme et la Terre, Histoire d’une montagne et Histoire d’un ruisseau.

Professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université, spécialiste de l’Allemagne, du national-socialisme et et de la modernité occidentale, Johann Chapoutot a écrit pour la revue Reliefs deux articles polémiques sur la destruction et l’exploitation des arbres (Reliefs #17 BANQUISES) et sur le rapport au monde de notre ère pyrocène (Reliefs #18 GLACIERS).

Clément Vuillier, auteur et illustrateur, a collaboré aux premiers numéros de Reliefs (Abysses, Tropiques, Pôles et Galaxies). Ses images minutieuses, fourmillant de détails, nous entraînent dans un univers singulier et onirique. Son roman graphique Terre rare a paru en 2022 aux éditions 2024.

Le Héron blanc

Sarah Orne Jewett

Illustrations : Arthur Junier
Préface et traduction inédite : Cécile Roudeau

Publié en 1886, Le Héron blanc de Sarah Orne Jewett retrace les aventures de la jeune Sylvia, venue vivre avec sa grand-mère à la campagne dans l’État du Maine, sur la côte nord-est des États-Unis. Un soir, elle rencontre dans la forêt un jeune chasseur ornithologue lancé à la recherche d’un oiseau rare : le héron blanc. 

Le Héron blanc est considéré comme un texte pionnier de la littérature écologique et féministe aux États-Unis. L’autrice y explore des thèmes alors novateurs qui ont toute leur actualité aujourd’hui : le retour à la nature, l’émancipation de l’industrialisme, la socialisation de genre, les rapports de pouvoir entre les sexes, la remise en question de la figure traditionnelle du prince charmant et du héros masculin.

Sarah Orne Jewett est une romancière américaine née le 3 septembre 1849 à South Berwick dans le Maine et morte dans la même ville le 24 juin 1909. Elle s’est rendue célèbre pour ses récits régionalistes qui ont en général le Maine pour décor. Les plus connus sont Le Pays des sapins pointus (1896) et Le Héron blanc (1886).

Cécile Roudeau, ancienne élève de l’école normale supérieure, où elle a enseigné de 1998 à 2008, est professeure de littérature américaine à l’université Paris-Diderot. Sa recherche porte sur le XIXe siècle américain, sous l’angle notamment de l’articulation entre littérature et politique. Autrice de La Nouvelle-Angleterre : politique d’une écriture. Récits, genre, lieu (PUPS, 2012), elle a travaillé sur Sarah Orne Jewett, dont elle a traduit The Country of Pointed Firs (Le Pays des sapins pointus, Rue d’Ulm 2022).

Arthur Junier, diplômé de l’École supérieure d’art de Lorraine, est à la fois illustrateur de presse (Alternatives économiques, Astrapi, Kiblind), de livres documentaires et scientifiques (L’Essentiel du XXe siècle, 2021, Les Grands singes, 2022) et dessinateur de bande dessinée. Installé à Paris, il a cofondé Chahut Éditions, petite maison d’édition indépendante qui publie la revue Viscéral. ll a illustré le poème du numéro 16 (Îles) de Reliefs.

Kew Gardens

Virginia Woolf

Illustrations : Jade Khoo
Préface et traduction inédite : Agnès Desarthe

Dans cette courte nouvelle publiée en 1919, Virginia Woolf use de la technique narrative du flux de conscience pour passer d’une intériorité à l’autre, en sinuant au milieu des parterres de fleurs dans les jardins botaniques royaux de Kew, à l’ouest de Londres. À la manière d’une peintre impressionniste, elle procède par touches sensorielles au plus près de la matière, et les associe dans un tableau d’une grande vitalité. Par fragments, elle célèbre la nature dans toute sa multiplicité et use des jardins comme toile de fond pour explorer l’imbrication des mondes humain et naturel.

Écrivaine avant-gardiste, Virginia Woolf (1882-1941) a déconstruit les formes traditionnelles de la langue anglaise et de la narration littéraire pour restituer le flot tumultueux et imagé des pensées, des sentiments et des sensations dans des œuvres emblématiques comme Mrs Dalloway, Vers le phare ou Les Vagues.

Agnès Desarthe est une autrice et traductrice française écrivant pour la jeunesse et pour les adultes. Elle a notamment traduit John Steinbeck, J. D. Salinger ou Virginia Woolf, à qui elle a consacré un essai, V.W., le mélange des genres (L’Olivier, 2004), en collaboration avec Geneviève Brisac.

Jade Khoo, formée à Singapour et diplômée de l’École des Gobelins, est illustratrice, mais aussi réalisatrice, directrice de la photographie et décoratrice dans le cinéma d’animation. Son premier roman graphique, Zoc, a paru en 2022 aux éditions Dargaud. Elle a illustré les numéros 13 (Prairies) et 14 (Forêts) de Reliefs.

Histoire d’une montagne

Élisée Reclus

Illustrations : Clément Vuillier
Préface : Bérengère Cournut

Dans Histoire d’une montagne, publié en 1886, Élisée Reclus se livre à l’exploration détaillée du milieu naturel observé lors d’un séjour dans les Alpes. Associant regard scientifique et réflexion philosophique sur la liberté et le bonheur, il analyse avec minutie les paysages, leur géologie, leur climat, leur flore, leur faune, et décrit avec sensibilité la vie des montagnards qui les habitent. Avec clarté, simplicité et lyrisme, il parvient à nous partager les émotions de son expérience vécue dans les hauteurs.

Grand géographe, théoricien et praticien de l’anarchie, Élisée Reclus (1830-1905) a composé une œuvre littéraire et scientifique d’une étonnante modernité, dans laquelle il rend compte par des descriptions informées et poétiques de toute la richesse des milieux naturels. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent La Nouvelle Géographie universelle, encyclopédie géographique en 19 volumes, L’Homme et la Terre, Histoire d’une montagne et Histoire d’un ruisseau.

Bérengère Cournut, aime explorer les terrains littéraires oniriques et a notamment écrit Élise sur les chemins (Le Tripode, 2021), roman fantastique largement inspiré de la vie d’Elisée Reclus, et Zizi cabane (Le Tripode, 2022), qui mêle le conte, le mythe et les éléments pour évoquer l’absence.

Clément Vuillier, auteur et illustrateur, a collaboré aux premiers numéros de Reliefs (Abysses, Tropiques, Pôles et Galaxies). Ses images minutieuses, fourmillant de détails, nous entraînent dans un univers singulier et onirique. Son roman graphique Terre rare a paru en 2022 aux éditions 2024.