Rika Noguchi, née en 1971 à Saitama au Japon, a été formée au College of Art de l’université Nihon. Après douze ans passés à Berlin, elle vit et travaille à Okinawa et expose à Birmingham, à Séoul, à Tokyo, à Pittsburgh et ailleurs. Passant du microscopique au macroscopique, elle a utilisé dans la série Sun un antique appareil à sténopé, qui offre une nouvelle perception du corps stellaire dans ses rapports avec la Terre.
Jochen Lempert, né en 1956 à Moers en Rhénanie, vit à Hambourg. Biologiste de formation, il travaille d’abord comme ornithologue en mer du Nord et se spécialise dans les libellules. Depuis 1992, il se consacre à la production d’images en noir et blanc entièrement consacrées au règne animal et végétal. Dans cette œuvre singulière se mêlent la rigueur scientifique, l’approche documentaire, un humour manifeste et une certaine mélancolie.
Linnea Sterte est une jeune artiste de bande dessinée installée au fin fond de la Suède. Les murs de sa maison sont couverts de mousse et elle se réchauffe en hiver devant sa cheminée. En plus de ses récits de science-fiction écologique qu’elle signe « in-humus » ou « stages of rot », elle dessine de drôles de grenouilles qu’on lui commande sur Internet et cède aux tatoués l’autorisation de les reproduire sur leur peau.
Alice Saey dessine à l’encre de Chine entre Paris et Rotterdam pour des films et des clips d’animation. Après les Arts décoratifs de Strasbourg, elle a fait vivre une mer de femmes nues, une danse d’oies égyptiennes et une chorale de volcans dans She’s Young (Shaking Godspeed), Happy (Mark Lotterman) et Careful (Jo Goes Hunting), vidéos primées internationalement. Pour son prochain court-métrage Flatastic, écrit par Léa Perret, elle met en scène un ballet chaotique de raies manta et d’humains aplatis.
Jade Khoo, formée à Singapour, est illustratrice et « layout woman » dans le cinéma d’animation. Ses dessins sont principalement inspirés des paysages du Gâtinais où elle a grandi et d’où elle tire un intérêt particulier pour l’ornithologie et la nature en général. Elle travaille actuellement sur un premier roman graphique pour les éditions Dargaud.
Stefan Große Halbuer, diplômé de design à Münster (Allemagne), est infographiste et artiste numérique et travaille depuis dix ans pour des multinationales, des start-ups, des ONG et des musiciens. Féru de couleurs claquantes, de perspectives isométriques et de détails millimétrés, il prépare la sortie de son premier opus solo, Cycle of the Shroom, livre à colorier pour adultes à tonalité cyberpunk.
Joëlle Zask, née dans le Jura en 1960, enseigne au département de philosophie de l’université Aix-Marseille. Spécialiste du philosophe et psychologue John Dewey (1859-1952) dont elle a introduit et traduit plusieurs textes, elle analyse les conditions d’une culture démocratique partagée et établit des ponts entre l’écologie et l’autogouvernement démocratique. À preuve La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016), Quand la place devient publique (Lormont, 2018), Quand la forêt brûle (Premier Parallèle, 2019), Zoocities. Des animaux sauvages dans la ville (Premier Parallèle, 2020).
Pierre Déom, naturaliste, est né en 1949 dans les Ardennes. Instituteur passionné, il crée en 1972 pour le club de protection de la nature (club CPN) de son école, un journal étonnant promis à un bel avenir. Dans La Hulotte, qu’il remplit quasiment à lui tout seul, les informations scientifiques sont présentées avec humour et illustrées de nombreux dessins et croquis. En 1989, la revue a reçu le prix de la vulgarisation scientifique de la Fondation de France, et en 2001, l’Académie française a décerné son prix Jacques-Lacroix à Pierre Déom. Les dizaines de milliers d’abonnés, surtout jeunes, de ce semestriel à parution variable ne peuvent qu’approuver.
Alain Corbin est un historien spécialiste du XIXe siècle en France, mondialement connu pour son approche novatrice de l’historicité des sens et de la sensibilité. Ayant successivement abordé le désir masculin de prostitution (Les Filles de noce, 1978), l’odorat et l’imaginaire social (Le Miasme et la Jonquille, 1982, qui a inspiré Le Parfum), l’homme et son rapport au rivage (Le Territoire du vide, 1990), le paysage sonore dans les campagnes françaises (Les Cloches de la terre, 1994) ou l’invention des vacances (L’Avènement des loisirs, 1996), il a ouvert un nouveau chapitre de cette exploration inédite avec une Histoire du silence (2016), La Douceur de l’ombre (Fayard, 2013) et La Fraîcheur de l’herbe (2020).
François Specq, professeur de littérature des États-Unis à l’ENS de Lyon et chercheur au sein du laboratoire IHRIM, travaille sur la littérature américaine du XIXe siècle et les rapports entre littérature et environnement. Auteur de Habiter la frontière. L’humanisme sauvage de Henry David Thoreau, étude accompagnant sa traduction des Forêts du Maine (Éditions Rue d’Ulm, 2004) et de Henry David Thoreau et le « nature writing » (revue TDC, 2019), il a traduit et préfacé Le Pays des petites pluies de Mary Austins (Le Mot et le Reste, 2011).
Philippe Grandcolas, écologue et systématicien, a rejoint en 1996 le laboratoire Écologie et Systématique du Muséum d’histoire naturelle, qu’il a contribué à développer. Ses recherches portent sur l’évolution des faunes et du comportement des insectes, notamment les blattes, termites, acridiens et grillons qu’il a étudiés sur le terrain en Europe et dans de nombreux pays tropicaux. Il dirige aujourd’hui l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité, commun au Muséum, au CNRS, à Sorbonne Université, à l’École pratique des hautes études et à l’université des Antilles, regroupant deux cents systématiciens et biologistes de l’évolution.
Marc Dufumier, agronome, professeur émérite en agriculture comparée et développement agricole à AgroParisTech est aussi membre du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et président de Commerce équitable France. Impliqué dans la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation de nombreux projets et programmes de développement agricole, en France comme en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique, il est l’auteur de nombreux ouvrages marquants, dont De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation (Allary éditions, 2020) et L’Agroécologie peut nous sauver (Éditions Actes Sud, 2019).
Pierre Charbonnier, normalien, docteur en philosophie et chargé de recherches CNRS à Sciences Po, travaille sur l’histoire, l’épistémologie et les formes de pouvoir associées au gouvernement de la nature dans les sociétés modernes. Il est l’auteur de La Fin d’un grand partage (CNRS, 2015), d’un livre d’entretiens avec Philippe Descola, La Composition des mondes (Flammarion, 2014) et d’Abondance et liberté (La Découverte, 2019).
Anne-Marie Brisebarre, après des études de sciences (biologie, zoologie, botanique), s’est tournée vers l’ethnologie et a soutenu une thèse à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Spécialiste des relations entre les sociétés humaines et leurs animaux domestiques, elle étudie depuis près d’un demi-siècle le pastoralisme transhumant dans les Cévennes, au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal (savoirs pastoraux, races animales locales, territoires). Directrice de recherche émérite au CNRS, elle est membre du laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France.
Vincent Bretagnolle est chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé et directeur de recherche CNRS–AGRIPOP. Il étudie l’impact du changement global sur la dynamique spatiale et temporelle des populations et des communautés animales et végétales dans les milieux agricoles intensifs. L’objectif de ses recherches est de concilier agriculture et environnement dans une gestion durable des ressources naturelles. Pilote du comité scientifique régional de la biodiversité, il a aussi écrit Pourquoi les oiseaux chantent-ils (Le Pommier, 2005).